Le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) a publié en octobre 2014 une étude intitulée « Les technosciences : amélioration ou perversion de l’humanité ? » à la demande des Semaines Sociales de France, de La Croix et de France Télévisions. L'occasion d'en apprendre plus sur les craintes et les fantasmes de la population vis-à-vis de l'homme augmenté.

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Avec le développement très rapide des technologies, la notion d'homme augmenté, dont les performances physiques ou mentales seraient améliorées par des interventions directes sur le corps, est sur le point de devenir une réalité palpable et probablement un marché très porteur.

Quelles sont les attitudes des Français sur cette notion ?

Un enthousiasme affirmé pour les sciences et technologies

L'étude montre d'abord que les Français sont particulièrement intéressés par les développements en sciences et technologies : 62% disent suivre l’actualité des innovations, contre 53% en moyenne en Europe.
D'autre part, la proportion des personnes sans opinion est très faible, pour l'ensemble des questions posées : un signe sûr de l'intérêt porté à ces enjeux de “human enhancement”.

De fortes attentes vis-à-vis de la médecine

L’évolution des mentalités et une distanciation croissante vis-à-vis de la religion dans notre société amènent les jeunes générations à être plus ouvertes au dépassement des limites biologiques de l’homme.
Les jeunes sont 72% à appréhender le corps comme un outil perfectible, contre 50% des seniors.
Dans ce cadre, les Français attendent d'ailleurs beaucoup de la médecine : 58% souhaiteraient qu'elle ne se limite pas à soigner les malades mais améliore aussi les capacités des personnes en bonne santé. Quasiment une personne sur deux pense même que les progrès de la médecine devraient permettre de “repousser les limites de la mort”.

Les attitudes des cadres et professions intellectuelles supérieures, des hauts revenus et des habitants de l'agglomération parisienne sont les plus favorables à la notion de transhumanisme et à l'idée que l'homme doit chercher à augmenter ses capacités.
Sans surprise, les personnes âgées attendent elles de la médecine qu'elle trouve des solutions aux effets du vieillissement.
Les attitudes les plus classiques se trouvent plutôt chez les personnes disposant de bas revenus, peu diplômées ou les ouvriers.

Des attitudes très différentes selon les parties du corps

Les progrès des nanotechnologies, des biotechnologies, de l'informatique et des sciences cognitives permettent aujourd'hui des modifications directes du corps humain.
Cette modification des capacités physiques, comme par exemple la greffe d’un bras robotisé, est aujourd'hui admise par 60% des Français.
La méfiance envers les actions portées au cerveau, telles que les greffes de composants électroniques, est par contre bien plus forte : 85% des Français y seraient opposés. Cette réticence concernant le cerveau pourrait s’expliquer par l’attachement très fort des Français à leur libre arbitre, selon une enquête européenne de 2012, et la peur de voir celui-ci altéré.
Le cerveau reste donc un organe à part pour la grande majorité de la population.

La confidentialité des données de santé : un sujet majeur pour la communication des acteurs de e-santé

76 % des Français sont opposés à la pose d'implants microscopiques sous leur peau qui surveillerait en permanence leur état de santé et communiquerait en temps réel des informations à un centre médical afin d'être mieux soigné en cas de maladie. Cette opposition se nourrit d'une grande méfiance vis à vis de la protection des données personnelles.
Seuls 16 % des Français font actuellement confiance aux acteurs du web pour protéger leurs données personnelles…
Ce sujet doit devenir pour ces entreprises un thème majeur de leur communication et de leur argumentaire, pour vaincre ces freins.

Les nanotechnologies inquiètent

48% des sondés sont réticents à leur application dans le domaine du médicament. Une réaction qui s'explique sans doute par la méconnaissance de ces technologies : 40% des Français avouent ne pas savoir ce dont il s'agit.
Là encore, un énorme effort de communication est à fournir sur ce secteur, pour mieux faire comprendre et détailler les possibilités et les risques de ces technologies.


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